jeudi 11 février 2010
Oui, les centrales thermiques au gaz sont dangereuses !
Nous vous invitons à lire cet article publié mercredi dernier sur le site energie.lexpansion.com
En période de pointe de consommation électrique, la France fait souvent appel à des centrales thermiques au gaz. Moins polluantes que celles au charbon, ces centrales comporteraient néanmoins de nombreux dangers...
Dans son très grand malheur, l'incident survenu dimanche dans le Connecticut nous ramène à la dure réalité des dangers industriels qui nous entourent (en France), dangers amenés à croître de manière exponentielle si les pouvoirs publics autorisent la construction, dans les années à venir, de plus de 20 centrales thermiques au gaz du même type que celle du Connecticut. Malgré toutes nos alertes, il semblerait que personne ne prenne conscience des dangers qui nous entourent et, nous ne pouvons que constater la volonté affichée des pouvoirs publics relative à l’implantation de ce genre de centrales un peu partout en France.
En prenant l’exemple de ma région, la Lorraine, vous pourrez constater le nombre de centrales thermiques au gaz en projet : à Blénod-lès-Pont-à-Mousson (Poweo), à Saint-Avold (EON) et à Hambach, en Moselle (Direct-Energie).
3 poudrières autour de nous, cela fait beaucoup. D’autant que la centrale de Saint-Avold est, en plus de sa dangerosité naturelle, construite sur un site industriel, à seulement 2km d’un complexe pétro-chimique ! Imaginez un instant que survienne le même accident que celui de ce week-end, dans le Connecticut… Les conséquences seraient encore plus graves que celles inhérentes de la catastrophe d’A.Z.F.
A Hambach, la demande d’autorisation d’exploitation de la centrale Hambrégie (par Direct-Energie) est en cours d’instruction. Bien que le commissaire enquêteur ait émis un avis défavorable au projet, ainsi que 8 communes (sur 11) environnantes, son développement suit son cours. Cinq manifestations citoyennes contre ce projet ont eu lieu à ce-jour, rassemblant, à chaque fois, entre 1000 et 2000 personnes, et, malgré ces vives contestations, le permis de construire a été accordé (pas l’autorisation d’exploiter) et laisse apparaître, à mon sens, de nombreux dangers :
D’autres risques vont se greffer sur la prolifération des ces centrales. En effet, le déploiement de ces centrales va également poser un problème d’approvisionnement en gaz. Il faudra augmenter les capacités de stockage de gaz pour subvenir aux besoins de ces centrales et dimensionner les canalisations de gaz dans tout l’hexagone. Ainsi, d’autres dangers potentiels...
On ne peut évidemment pas entièrement se passer de moyens de production d’électricité dite de pointe. Je rappellerais tout de même que ces centrales au gaz ne peuvent que répondre en semi-base et non en pointe comme certains exploitants veulent bien nous laisser croire, car il faudra déjà commander la veille la quantité de gaz qu’on aurait besoin pour le lendemain.
Ces centrales remplacent, certes, des centrales au charbon plus polluantes, mais l’implantation de ce genre de centrales ne devrait se faire qu’au strict besoin de remplacement de ces centrales au charbon. Or actuellement nous dépassons déjà largement ce strict remplacement.
Il faut, bien sur développer les énergies renouvelables (biomasse, photovoltaique, éolien dans certains cas …) mais on peut également changer notre façon de fabriquer de l’énergie. Rien qu’en remplaçant nos chaudières à gaz par des chaudières de micro-cogénération, nous pourrions déjà faire l’économie de 12 centrales thermiques. Quelle explication plausible peut expliquer la prolifération de ces centrales?
D'autant que le Grenelle de l’environnement préconise une réduction de 20% de notre consommation d’électricité à l’horizon 2020.
René MOMPER, mercredi 10 février 2010 energie.lexpansion.com
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