Pour ne pas reprendre le langage grossier utilisé par une minorité de personnes soutenant le projet de centrale (cf vdn du 16/10/10), qu'on laisse tranquille la campagne sud-arrageoise.
C'est ce que disent un collectif de 60 médecins pour qui
la centrale 3CA à Monchy-au-Bois amènerait « la pollution de la ville à la campagne».
A lire cet article, "Pour les médecins, la centrale combinée gaz aura bien des effets négatifs sur la santé", paru dans la Voix du Nord du 8 novembre dernier.
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Le texte ci-dessous.
Artois : Pour les médecins, la centrale combinée gaz aura bien des effets négatifs sur la santé
lundi 08.11.2010 - La Voix du Nord
Alors qu'on se dirige vers une décision préfectorale à la toute fin de l'année, la « désinformation orchestrée depuis quelques mois », pour reprendre ironiquement les termes d'un courrier signé par « La communauté de communes des Vertes Vallées », le 8 octobre dernier, semble apporter plus de réponses aux interrogations d'une partie des habitants, que le dossier de présentation du projet.
Un argument de poids, étayé par des études scientifiques sérieuses, a été présenté, vendredi dernier, à Humbercamps, par une délégation de médecins. Ceux-là mêmes qui ont rendu, mercredi, leurs conclusions au préfet du Pas-de-Calais et avaient précédemment agrémenté le dossier du commissaire enquêteur.
Les médecins ont tenu à apporter des réponses claires. La centrale combinée gaz aura bien des effets négatifs sur la santé des citoyens des Vertes Vallées et celles de leurs voisins. « Même s'il vaudra toujours mieux une centrale de ce type qu'une centrale à charbon ou au fioul », précise, l'un de ces médecins. La pollution de l'air ne sera également pas semblable à cent mètres de la centrale où à dix kilomètres. Pour l'affirmer, les médecins se sont appuyés sur l'étude EPHEA (Air Pollution and Health - A European Approach) qui compte parmi l'une des plus importantes études réalisées en Europe (dans vingt-neuf grandes villes pendant cinq ans). Cette étude démontre les effets d'une pollution de 50 microgrammes par m³ de microparticules qui s'accompagne d'une mortalité de 1 à 3 % supérieure à la normale (l'usine rejette 5 milligrammes par m³/jour de poussières). Selon cette étude, on constate également des effets néfastes sur la mortalité par maladies cardio-vasculaires, maladies respiratoires, hospitalisation d'enfants asthmatiques. Une autre étude plus récente, française, celle-ci (PSAS-9, réalisée en 2006) a démontré l'excès des risques de mortalité pour 10 microgrammes par m³/jour pour l'ensemble des polluants. Un professeur lillois en a fait une synthèse, démontrant une accélération des risques de décès et d'hospitalisations. À chaque augmentation de 10 microgrammes/m³ jour de polluant, on augmente de 0,5 à 1 %, à court terme, la mortalité journalière (qui est d'ordinaire de 0,6 %).
Enfin, une autre étude, canadienne (Goldberg) démontre les effets du monoxyde d'azote sur les pathologies du sein. « Nous ne voulons pas être alarmistes, mais il faut informer. L'Agence régionale de la santé (ARS) n'a pu s'exprimer que sur les risques restreints de légionellose et de pollution de l'eau. Elle n'a pas été sollicitée (mais elle le sera sans doute après leur intervention) sur les autres rejets. Notre région paie déjà un lourd tribut en terme de santé publique, avec un taux de mortalité supérieure aux autres régions », souligne un médecin. Les pédiatres, cardiologues, pneumologues, hématologues consultés craignent tous une augmentation des pathologies. •
N. André