A lire le Bilan énergétique de la France pour 2009 :
- version courte (4 pages)
- version longue (60 pages)
Commissariat général au développement durable
Juin 2010
Du point de vue de l’énergie, l’année 2009 est celle de la crise de la demande, avec des baisses à deux chiffres de la production industrielle (-15% pour l’indice de la production industrielle manufacturière) ou de la circulation des poids lourds (-12%). La plupart des consommations d’énergie en France métropolitaine marquent un net décrochage par rapport à la tendance à la stabilisation observée ces dernières années avec au total une baisse de 5,2%. Du côté de la production, le nucléaire est en recul. Le développement des énergies renouvelables se poursuit, malgré une baisse de l’hydraulique liée à la pluviosité. Les activités du raffinage et de la pétrochimie sont en net repli. Les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie baissent de 5,7%.
1. Corrigée des variations climatiques, la consommation totale d’énergie primaire, qui était à peu près stabilisée depuis 2002, baisse brutalement d’environ 5%, à 259 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). La consommation énergétique finale baisse un peu moins (-3%), à 156 Mtep.
2. L’intensité énergétique diminue nettement pour l’énergie primaire (-2,7%), mais beaucoup moins pour l’énergie finale (-0,4%) : les baisses du nucléaire, du raffinage, de la pétrochimie ont de fortes répercussions sur la consommation primaire, mais pas sur la consommation énergétique finale dont les progrès ont été interrompus par la crise.
3. La production primaire totale d’énergies renouvelables (thermiques et électriques) atteint 20 Mtep. Elle bat ainsi son record absolu atteint en 2008. Mais la hausse n’est que de 1,8 %, bien inférieure à celle de l’an dernier (+14%). Elle a cependant été obtenue malgré un net fléchissement de l’hydraulique (-0,6 Mtep, soit -11%) dû aux conditions climatiques. L’évolution positive est portée par la progression des biocarburants (+0,3 Mtep), de l’éolien, des pompes à chaleur et du bois-énergie (+0,2 Mtep chacun). La part d’énergies renouvelables dans la consommation (objectif de 23% en 2020) est passée de 9,7% en 2005 à 12,4% en 2009.
4. La transformation d’énergie a consommé 8% de moins que les années précédentes et les usages non énergétiques chutent à nouveau (-12%). Les centrales thermiques n’ont pas été beaucoup plus sollicitées que d’habitude, mais toute l’industrie du pétrole est en crise avec les difficultés du raffinage et de la pétrochimie.
5. La consommation finale baisse dans toutes ses composantes non renouvelables : -2,3% pour l’électricité, -2,7% pour le pétrole, -3,3% pour le gaz, et -23% pour le charbon. Les énergies renouvelables se singularisent avec une progression de 4%.
6. La consommation de l’industrie diminue de 10%. C’est la plus forte chute depuis 1975. La baisse touche quasiment tous les secteurs.
7. La consommation d’énergie des transports baisse à nouveau (-1,1%), malgré une reprise des déplacements particuliers avec la baisse des prix des carburants. L’effondrement du trafic de marchandises est à l’origine de cette baisse qui se répercute essentiellement sur la demande de gazole.
8. Le secteur résidentiel et tertiaire est celui qui est le moins perturbé par la crise. Sa consommation baisse néanmoins de 0,9% (à comparer aux +2,2% de croissance annuelle entre 2002 et 2008). Ce sont surtout les consommations de pétrole et de gaz qui régressent, au profit de l’électricité et des énergies renouvelables.
9. En conséquence de ces évolutions, les émissions de CO2 dues à l’énergie baissent de 5,7%, après -1,2% en 2008. Elles sont 9,1% en-dessous de leur niveau de 2005 et 6,1% en-dessous de celui de 1990. En 2009, ce sont l’industrie et la branche énergie qui contribuent le plus à la baisse.
10. Avec 38 milliards d’euros, la facture énergétique de la France diminue d’un tiers (58 milliards d’euros en 2008). Elle reste néanmoins lourde, puisqu’elle représente 2% du PIB, contre 1% pendant les années 1990. Elle continue à représenter à elle seule la quasi totalité du déficit du commerce extérieur, qui est en 2009 de 43 milliards d’euros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire