mercredi 9 mars 2011

76 agriculteurs mobilisés contre la centrale (info véridique, mais... c'est dans l'Oise)


à lire sur le site du journal Le Parisien

76 agriculteurs se mobilisent contre la centrale

Une centrale électrique en plein milieu de terres agricoles. Les agriculteurs n'en veulent pas. Ils sont 76 à avoir signe une pétition demandant à la chambre d'agriculture une délibération claire contre ce projet.

Décidément, le projet de centrale au gaz de Verberie suscite bien des réactions. Cette fois, ce sont les agriculteurs qui ont pris le taureau par les cornes. Le conseil général et le conseil régional ont déjà affiché leur hostilité. Soixante-seize agriculteurs de Verberie et des communes voisines attendent de leur représentant, la chambre d’agriculture, qu’il mette le sujet de la centrale sur le tapis lors d’une prochaine session. Car le maire de Verberie, Patrick Floury, prépare son plan local d’urbanisme dans lequel il relance la conversion de 30 ha de terres agricoles en terres industrielles spécialement pour le projet du fournisseur d’électricité Direct Energie : une centrale électrique fonctionnant au gaz naturel.

Les agriculteurs le savent bien. Des terres polluées par les émanations de la centrale sonneraient le glas de leur exploitation ou risqueraient de les priver d’une grande partie de leur revenu. A l’heure où la traçabilité est exigée, la culture bio glorifiée, quel sera leur avenir ?

Patrice Corbrion fait partie du mouvement. Il n’est pas « contre les centrales », mais pas à 500 m de ses terres, des terres de bonne qualité, souligne-t-il. Ce cultivateur de bientôt 50 ans avait déjà dû fuir l’exploitation familiale en Seine-et-Marne. « A l’époque je vendais mon blé à la boulangerie Paul et des légumes chez Bonduelle. Mais leur cahier des charges est très strict. On ne peut pas être à 500 m d’une autoroute ou d’une zone industrielle, par exemple. »

Progressivement, ses champs se sont retrouvés encerclés par l’aéroport de Roissy et une zone artisanale. « Alors, je suis parti à Pontpoint où je cultive de l’orge, du blé, de l’avoine et du maïs. En tout, j’ai 250 ha, dont 35 sur le plateau de Verberie. Mon fils reprendra l’exploitation, je ne veux pas lui laisser une terre polluée. » Patrice Corbrion reconnaît ne pas être un scientifique mais laisse parler son expérience. « Les particules et la vapeur d’eau qui seront rejetées risquent d’apporter leur lot de maladies et de champignons. En conséquence, il faudra mettre plus de pesticides, alors qu’on nous demande l’inverse. On marche vraiment sur la tête! Mon blé risque d’être déclassé. Impossible de le vendre en boulangerie, il sera tout juste bon à nourrir les bestiaux. »

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