vendredi 19 mars 2010

COMMUNIQUE DE PRESSE

En l’absence d’informations officielles de la part des élus sur le projet de centrale, le collectif Transparence pour la Centrale souhaite informer les habitants de Monchy au Bois et des communes voisines des risques liés à cette implantation.


La Centrale aura un impact sur la Santé.

Il faut regretter que nos représentants, qui se reposent sur l’étude d’impact de la société ALPIQ, n’aient pas manifesté la volonté de répondre aux inquiétudes de leurs concitoyens, relayées à de nombreuses reprises par le collectif, en ordonnant une étude indépendante sur les impacts sanitaires de la centrale.

Or, sur un projet similaire situé à Hambach (Lorraine) le commissaire enquêteur a émis un avis nettement défavorable en se fondant notamment sur les conséquences sanitaires d’une exposition prolongée (25 ans) aux rejets atmosphériques provoqués par une telle installation. Il insiste sur le fait que ces rejets (dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, monoxyde de carbone et particules fines) provoquent des affections respiratoires et peuvent être cancérigènes et cela même dans des proportions inférieures aux normes !

L’étude d’impact de la Centrale 3CA met en évidence que les émissions de rejets (2500 tonnes par an, soit 2 tonnes par jour) seront juste à la limite des normes autorisées mais l’étude démontre également que ces substances polluantes bien loin de se disperser dans la campagne alentour se concentreront à 1,5 kilomètres à l’Est du site soit exactement au-dessus des habitations de Monchy au Bois et de leurs occupants !

Notre collectif souhaite réagir à l’annonce du dramatique accident survenu en janvier dans une centrale électrique à cycle combiné gaz située à Middletown (Connecticut, USA). Sans connaître à ce jour les causes de cet accident, force est de constater qu’une explosion liée au gaz dans ce type d’installation est possible. L’accident a provoqué de nombreux décès et des dégâts matériels et environnementaux violents dans un rayon de plus de 20Km. L’installation était neuve et respectait toutes les normes en vigueur. L’éventualité d’un sinistre de ce genre n’a pas été envisagée dans l’étude d’impact déposée par ALPIQ !

Notre collectif demande que ce risque soit réévalué avant l’ouverture de l’enquête publique.


Il faut rappeler que lors de la réunion publique organisée en octobre à notre demande, nos élus, Michel PETIT en tête, nous avaient affirmé que les études menées par les « experts » ne faisaient ressortir aucune dangerosité du projet. Il faut bien constater que les faits et d’autres « experts » prouvent le contraire.


Cette centrale est-elle nécessaire ?

Le gouvernement vient de publier un arrêté relatif à la programmation pluriannuelle des investissements de production d’électricité (PPI). Ce texte, daté du 15 décembre 2009, prévoit la réduction de 3600MW d’ici 2016 de la production d’électricité à partir du charbon. Le recours aux centrales à gaz est prévu, mais uniquement afin d’accompagner ce programme de modernisation. A ce jour, les projets déjà en cours de développement couvrent largement cet objectif. La centrale que la société Alpiq souhaite implanter ne répond donc à aucun besoin au niveau national ni même au niveau régional puisque le Nord Pas de Calais est déjà largement doté en infrastructures de production d’électricité.

A la lumière de ces informations notre collectif demande à Monsieur Michel PETIT, président de la Communauté de Commune des Vertes Vallées d’engager une démarche d’étude indépendante sur les conséquences de ce projet.

Nous invitons également tous les membres de la Communauté de Communes des Vertes Vallées, et tout particulièrement Monsieur Raymond Przybylski, maire de Monchy au Bois, à se repositionner clairement devant leurs administrés.

L’enquête publique nécessaire à la validation de ce projet débutera prochainement. Les habitants des communes concernées pourront profiter de cette occasion pour faire part de toutes leurs questions au commissaire enquêteur.

mardi 9 mars 2010

Les alternatives existent !

Les alternatives aux énergies fossiles pour produire de l'électricité existent. Il faut bien sûr en étudier la faisabilité, la cohérence... Un exemple avec cet article publié la semaine dernière sur le site du journal Les Echos.


EDF Energies Nouvelles prévoit une centrale solaire géante à Toul

Désaffectée depuis six ans, la base aérienne 136 devrait accueillir, d'ici à 2012, le plus grand champ de panneaux photovoltaïques mondial. Porté par la filiale de l'électricien français, ce projet mobilise un investissement de 434 millions d'euros.

PASCAL AMBROSI, Les Echos. 02/03/2010

Après avoir vu s'envoler, il y a un mois, l'espoir d'accueillir l'américain First Solar et son usine de panneaux photovoltaïques au potentiel de 400 emplois, Toul vient de découvrir un nouveau projet de revitalisation de l'ancienne base aérienne 136, désaffectée depuis 2004. « Les contacts noués à cette occasion avec EDF Energies Nouvelles, qui accompagnait le projet américain, nous ont permis de faire aboutir l'implantation, sur cette zone libre de 522 hectares, d'une centrale solaire géante, la plus grande au monde à ce jour », explique Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille et à la Solidarité, élue de Meurthe-et-Moselle. « Nous avons immédiatement saisi l'opportunité de disposer d'une friche d'une ampleur inaccoutumée », souligne Jean-Marc Dall'Aglio, chargé de mission auprès du président d'EDF EN.

140 hectares de panneaux

La filiale de l'électricien va donc y engager un investissement de 434 millions d'euros pour créer un parc de panneaux photovoltaïques de 140 hectares, d'une puissance de 143 mégawatts, l'équivalent de la consommation de plus de 62.000 habitants. L'énergie ainsi produite sera revendue à EDF aux nouveaux tarifs récemment définis par le gouvernement.

L'opérateur déposera sa demande de permis de construire avant l'été pour un démarrage des travaux à l'automne 2011 et la mise en service d'une première tranche en 2012.

Le chantier, qui suppose la dépollution et le désamiantage du site, occupera environ 150 salariés, dont une majorité issus d'entreprises régionales. L'exploitation de la centrale solaire emploiera ensuite une quinzaine de personnes. Plutôt que d'acquérir le site, évalué à 8,4 millions d'euros, EDF EN le louera au ministère de la Défense, dans le cadre d'un bail emphytéotique de 22 ans, pour un loyer annuel de l'ordre de 1 million d'euros. En outre, à l'issue de ce bail, s'il n'est pas renouvelé, la filiale d'EDF s'engage à démanteler et à recycler les panneaux solaires.

Cette implantation va générer pour les communes voisines du site des rentrées financières liées notamment à la taxe foncière, à hauteur de 1,4 million d'euros par an, auxquelles viendront s'ajouter des retombées touristiques du fait de la création d'un conservatoire de l'histoire de la base (exposition d'avions dans des petits hangars), d'une maison des énergies renouvelables et du reboisement d'une grande partie de la base.

mardi 2 mars 2010

Halte au développement anarchique des Centrales thermiques au gaz en France


Une étude de René MOMPER démontre, chiffres à l’appui, que la maitrise s’impose.

Les projets d’installation de centrales thermiques au gaz se multiplient dans l’hexagone, c’est une très mauvaise nouvelle pour le climat ! Ces centrales sont appelées Cycle Combiné Gaz (C.C.G.). L’actualité énergétique en France, cet hiver, était surtout braquée sur l’importation d’électricité du fait de l’arrêt de nombreuses tranches de centrales nucléaires. Il faut pourtant s’intéresser à un autre phénomène qui se prépare tout en douceur. La construction et les projets de C.C.G. et leurs conséquences.

Afin de remplacer les centrales thermiques au charbon à l’horizon 2015, il est fait appel à cette forme de production. Actuellement plus d’une vingtaine de C.C.G. sont en projets. Parmi ces projets 13 sont autorisées administrativement et sont en cours de procédure administrative. D’une puissance d’environ 450 Mégawatts par tranche cela représente donc 9 000 Mégawatts de production thermique.

Néanmoins, RTE (le gestionnaire du réseau de transport d’électricité) aurait précisé que les demandes de raccordement de C.C.G. représenteraient une puissance de 16 Gigawatts. Nous pouvons donc en déduire que d’autres études de C.C.G. sont en cours.

En étudiant les plans de Programmations Pluriannuelles d’Investissement (P.P.I.) électricité et gaz de 2006 et 2009, nous pouvons nous rendre compte d’une évolution non maîtrisée du nombre de C.C.G. en France.

- P.P.I. gaz 2006 :

« Au total, le PIP prend comme hypothèse de travail l’implantation de 6 nouveaux CCG sur la période 2009-2015 représentant une puissance électrique supplémentaire de 2 500MW, pour une durée de fonctionnement de 6 000 h, ce qui entraîne un surplus de consommation en gaz naturel de 23,8 TWh en 2010 et de 28,3 TWh en 2015. »

- P.P.I. gaz 2009 :

« A ce jour, 20 tranches de projets de CCCG ont été autorisées au titre de la loi 2000-108. Au total, plus de 40 projets ont été identifiés par les opérateurs de transport de gaz. Compte tenu de l’état d’avancement de ces différents projets, 10 ont atteint un stade d’irréversibilité, pour une mise en service d’ici 2012. A l’horizon 2020, si la PPI ne pointe pas de besoins spécifiques d’investissements eu égard aux objectifs de maîtrise de la demande énergétique d’une part, et de développement d’un parc décarboné d’autre part (ENR et nucléaire), elle n’interdit pas les projets des industriels. Pour notre exercice, nous retenons comme hypothèse une borne haute de 20 tranches de CCCG. »

- P.P.I. électricité 2006 :

« Il ressort des connaissances actuelles que des potentiels de stockage existent et que le potentiel de développement pourrait être du même ordre que les capacités de stockage actuelles. De plus, la flexibilité offerte par les stockages existants permet d’envisager des développements en quantité suffisante d’ ici 2015 pour la mise en service de plusieurs cycles combinés à gaz (CCG). »

« On peut donc envisager le positionnement de CCG à proximité de stockages de gaz naturel, ce qui facilitera leur utilisation en modulation. »

« Les travaux de la PPI ont toutefois permis de conclure que la mise en service de plusieurs CCG ne posait pas de problème en matière de sécurité d’approvisionnement. La question de la sécurité d’approvisionnement et de dépendance énergétique deviendrait plus prégnante en cas d’un développement de plus grande ampleur des CCG en France (ensemble du parc thermique, participation à la base…). »

- P.P.I. électricité 2009 :

« La PPI constate le grand nombre de projets de cycles combinés à gaz (CCG) (20 tranches ont été autorisées au titre de la "loi électrique" et une dizaine sont en construction), permettant de compenser le déclassement des plus anciennes centrales à charbon et de réduire les émissions atmosphériques associées. Au-delà des besoins pour l’équilibre offre-demande, la PPI ne fixe pas d’objectif de développement des CCG qui constitueront un moyen d’ajustement du parc de production et, suivant le principe de liberté d’établissement, la PPI préconise d’autoriser, au titre de la loi électrique, les projets des investisseurs, ce qui contribuera à la sécurité d’approvisionnement. »

En ne maîtrisant pas ce développement anarchique, nous allons au devant de gros problèmes : surproduction d’électricité thermique, pollution atmosphérique croissante, impossibilité de maîtriser les émissions de CO2, problèmes d’approvisionnement de gaz etc.

En conclusion

Que ce soit en respectant le Grenelle de l’environnement ou en augmentant la production de 1,3% par an d’ici 2020, en développant ou non la micro-cogénération, en incluant l’évolution du parc automobile français vers le « tout électrique » il suffirait :

- De 8 C.C.G. au maximum pour permettre de subvenir aux besoins de production d’électricité en semi-base (voire en « pointe »), en maîtrisant la diminution des quotas de CO2, en évitant des investissements trop lourds dans les infrastructures de Gaz, en réduisant les risques d’explosions (peu de C.C.G.) et surtout en évitant les émissions de milliers de tonnes de produits toxiques dans l’air et dans l’eau

- De développer les énergies renouvelables de 725 Mw par an dans les 40 années à venir.


- Lire l'article sur le site d'origine, cdurable.info, et télécharger l'étude complète de R. Momper.